Qu'est-ce que la pollution numérique ?

Qu'est-ce que la pollution numérique ?

La pollution numérique désigne l'empreinte négative sur l'environnement liée au cycle de vie des appareils et technologies nécessaires au travail dans l'entreprise. Les impacts néfastes sur l'environnement relatifs à la pollution numérique concernent entre autres :

• la consommation excessive d'énergie électrique,
• la production de déchets électroniques,
• la perturbation de la biodiversité.

La pollution numérique concerne aussi les émissions de gaz à effet de serre liés à l'usage des appareils technologiques.

Comment se traduit la pollution numérique ?

La pollution numérique se remarque au niveau de la production, de l'utilisation et de la fin de vie des équipements électroniques et informatiques utilisés.

L'impact de la production d'appareils technologiques sur l'environnement

Pour produire un ordinateur ou une télévision, on a besoin de métaux non renouvelables (lithium, cérium, tantale, aluminium, etc.) issus de l'extraction minière. Une grande quantité d'énergie fossile est utilisée pour extraire les matières premières, ce qui produit des gaz à effet de serre. L'extraction produit des déchets toxiques sont souvent mal gérés. Cela peut polluer le sol, l'air et les points d'eau environnants et donc perturber la biodiversité.

Pour la production et le transport des appareils vers les consommateurs, les énergies fossiles seront également sollicitées : le charbon, le pétrole et le gaz. L'empreinte sur l'environnement est considérable. Par exemple, on estime que la production et le transport d'un ordinateur portable fabriqué en Chine produisent en moyenne 940 kg d'émissions de CO2.

L'empreinte écologique de l'utilisation des accessoires numériques

Il s'agit ici de l'importante consommation d'énergie électrique engendrée par l'usage quotidien du numérique pour les activités de l'entreprise. L'électricité utilisée pour faire fonctionner les appareils numériques et internet est majoritairement d'origine fossile.

Les requêtes sur un moteur de recherche ou un environnement cloud, la consultation des contenus vidéo sont autant de facteurs accentuant la pollution numérique au sein de l'entreprise. L'envoi de mails constitue aussi une source significative de pollution technologique au niveau des sociétés.

La fin de vie des équipements

Il y a également une production de pollution numérique quand les accessoires informatiques arrivés en fin de vie échappent au processus de recyclage. La composition complexe des accessoires technologiques ne favorise pas un recyclage adéquat.

Pour un ordinateur qui est composé de plus de 50 matériaux différents et présents en très petite quantité, le recyclage des déchets électroniques n'est souvent pas rentable économiquement.

La lutte contre la pollution numérique dans les sociétés

Il est important d'éviter les émissions de CO2 et la consommation excessive d'énergie électrique liées à l'activité numérique en entreprise. Pour ce faire, toutes les parties prenantes de la société doivent adhérer aux actions de lutte retenues. Il s'agira de définir et d'exécuter un plan d'action cohérent et complet à cet effet.

La sensibilisation du personnel

Des employés à l'équipe dirigeante, tout le monde doit maitriser les enjeux de la lutte contre la pollution numérique pour l'activité en entreprise. Il s'agit de fédérer les collaborateurs autour d'un idéal commun à travers une prise de conscience écoresponsable. Cela permet à chacun de pleinement jouer son rôle à son niveau de manière volontariste pour limiter l'impact du numérique sur l'environnement.

Par exemple, il est possible d'encourager les employés à éviter l'envoi de pièces jointes trop volumineuses pour l'emailing. Le stockage des mails échangés et des pièces nécessite une consommation élevée en énergie électrique. Selon l'ADEME, la consommation énergétique de l'envoi d'un e-mail avec 1 pièce jointe de 1 Mo est égale à celle du fonctionnement d'une lampe de 60 watts pendant 25 minutes.

Les anciens courriers électroniques doivent être totalement supprimés et il faudra éviter d'envoyer des e-mails inutiles. Les employés doivent également se désabonner des newsletters non indispensables. Les moteurs de recherche éthiques comme Écosia ou Lilo doivent être privilégiés pour la recherche d'information. Les réunions par visioconférence doivent aussi être réduites le plus possible, car cela implique chaque fois une consommation d'énergie fossile conséquente.

Une meilleure gestion de l'équipement informatique

Les besoins réels de chaque collaborateur concernant le matériel informatique de travail doivent être connus et suivis dans le temps par un responsable spécialisé. Tant que l'ordinateur, la tablette, l'imprimante ou le téléphone de fonction est en bon état et non obsolète, il n'y aucune raison de changer l'équipement. Quand les appareils sont défectueux, l'idée première doit être la réparation, si possible. Avec une bonne maintenance préventive, de nombreux cas de défaillance du matériel peuvent d'ailleurs être évités.

En modérant le renouvellement du matériel informatique de la société, il est possible de réduire de moitié votre impact sur l'environnement. Cela permet à terme de limiter la production des accessoires numériques neufs qui occasionne près de 80 % de la pollution numérique globale. Si votre société a l'habitude de changer le matériel du parc informatique tous les 24 mois, il serait désormais judicieux de le faire tous les 48 mois.

Il est aussi important de choisir des équipements peu gourmands en électricité pour le travail. Il ne faut pas hésiter à se faire conseiller par un professionnel à cet effet. Quand cela est possible, on préfèrera par exemple les ordinateurs portables qui ont une empreinte CO2 annuelle deux fois inférieure à celle des PC fixes. Quand un accessoire n'est pas utilisé, il doit être éteint pour éviter de consommer l'électricité.